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Les passages couverts de Paris

Les passages couverts, toute une histoire

Les passages couverts de Paris sont très connus un peu partout dans le monde; beaucoup de français et d’étrangers visitant Paris prennent le temps de s’y promener. Ces passages ont été créés au 19ème siècle entre les immeubles pour permettre à la bourgeoisie de se promener en évitant les rues pleines de boue et de saleté. Les verrières les protégeaient des intempéries, permettant aux nobles de sortir peu importe la saison ou le temps.

Aujourd’hui, dans cet article de blog, nous vous raconterons un peu l’histoire de ses passages, la raison de leur existence, et nous vous donnerons quelques noms de passages à aller photographier et visiter.

L’histoire des passages parisiens débutent à la capitale même, dans les jardins du palais Royal et s’est plus tard répandue aux autres villes de France, comme Bordeaux. L’idée venait du Duc d’Orléan (futur Philippe Egalité). En 1784, il ordonne l’aménagement de ses jardins avec trois galeries couvertes qui sont venus des havres de paix pour les promeneurs.

Ces passages ont fait leur apparition à une époque où Paris est peu vivable : les rues étaient sales, étroites peu éclairées, et les parisiens ne pouvaient y flâner. 

 

Les galeries des jardins du Palais Royal révolutionne les habitudes des nobles et les bourgeois qui s’y retrouvent régulièrement. Il était impératif en arrivant à ces passages couverts, de passer par le salon de décrottage où on nettoyait les saletés que les nobles ramenaient de la rue. Après ils avaient la possibilité de se promener sous ces galeries, et aller faire les boutiques. Ces galeries étaient une sorte de centre commercial avant l’heure. Des boutiques, des restaurants, des cafés et des salles de théâtre y étaient rassemblés. 

Comme le Palais Royal était un domaine princier, la police ne pouvait y accéder ce qui a permis le développement de salles jeux d’argent et de la prostitution. En 1837, Louis Philippe 1er, dernier roi français, interdit les jeux et la prostitution. Ce qui provoque le déclin du passage du Palais Royal. 

Cependant les passages et les galeries marchandes fleurissent par centaines en une dizaine d’année. Au 19ème siècle, il y avait la possibilité de se promener à couvert depuis les jardins du Palais Royal jusqu’aux Grands Boulevards, sur plus d’1 km. Les femmes s’y baladaient parées de leurs plus belles toilettes tandis que les hommes étaient vêtus de leur chapeau haut-de-forme canne à la main.

 

Au fil du 19ème siècle, ces passages ont été très fréquentés. Et même si il y a eu des périodes où certains ont eu une baisse d'affluence, aujourd'hui ils restent appréciés et visités par de nombreux français et étrangers venant du monde entier afin de se promener au sein de ces vestiges de l'époque des lumières.


Le Passage des Panoramas 

 

Ce passage est le plus ancien après ceux créés au Palais Royal. Il date de 1799 et porte ce nom car y étaient exposés de grands panoramas de paysages (ancêtres du daguerréotype). Aujourd’hui les panoramas ont disparus mais l’effervescence et les commerces restent les mêmes que d’antan.

Il y existe par exemple une boutique d’encadrement artisanale qui accueille beaucoup d’étudiantes venant du Japon, et qui propose également d’aller y prendre des cours lors d’un voyage en France. Dans ce passage couvert, il existe également l’Arbre à cannelle, ancienne chocolaterie qui depuis a été transformée en restaurant. Le décor est d’origine même si il a été parfois restauré. Il est d’ailleurs classé monument historique.

Il y a également dans ce passage le Théâtre des Variété, qui a été inauguré en 1807 et qui est toujours en activité de nos jours.

C’est un passage certes très vieux, mais qui a gardé un charme fou. Il reste un endroit animé et agréable pour une petite promenade. Par beau temps, le Soleil viendra baigner cette rue couverte de sa lumière, mais en cas de pluie, on sera tout aussi bien car protégés par sa verrière.

 


 Le Passage Jouffroy

 

C’était le passage le plus populaire à l’époque, et existe toujours aujourd’hui. Il abrite d’ailleurs le fameux musée Grévin. Des boutiques, cafés et restaurants sont toujours présentes dans ce passage. Des artisans, comme un fabricant de cannes, ont également leur boutique à cet endroit.

La partie immergée de ce passage se situe dans les sous-sols. En effet, sous la galerie Jouffroy, un accès permet d’atteindre les Grands Boulevards.

Grâce à ces sous-terrains, le Passage Jouffroy a pu installé le premier chauffage à gaz, qui s’échappait par des grilles au sol. 

Même si ce passage semble plus sombre, du fait des immeubles assez hauts qui l’entoure, c’est toujours intéressant de fouler les pas du passé, en se baladant au même endroit que la haute bourgeoisie il y a un siècle.

 


La Galerie Vivienne

 

Sa verrière, mais aussi ses sols en mosaïques et ses ornements en pierre et en bois sont très harmonieux et c’est surement qui fait de ce passage couvert le plus connu de Paris. Même si dans les années 80 elle avait perdu l’intérêt de la population elle attire désormais, de par sa beauté, un bon nombre de visiteurs chaque année.

Mais la galerie renferme de très belles boutiques, comme la boutique de jeux et jouets « Si tu veux » qui donne envie de retomber en enfance. Ou encore un très ancienne librairie datant du début de la galerie (en 1823). C’est une entreprise qui se passe de père en fils depuis une centaine d’année. Le libraire actuel perpétue donc le métier de ces ancêtres. Au 19ème siècle, comme les bibliothèques n’existaient pas, les librairies faisaient aussi office de salon de lecture.

C’est une très belle galerie où se promener et faire des photos. Et même si le soleil tape directement sur la verrière, la lumière restera belle et douce.


Sur la centaine de passages bâtis durant le 19ème siècle, seuls 16 sont encore en activité aujourd’hui, et ils sont tous situés aux abords des Grands Boulevards. Ces passages restants sont de véritables témoignages de cette époque, il est donc toujours intéressant de s’y promener afin de voir ces vestiges d’un passé révolu. Même si ce n’est pas pour faire des photographies, ce sont des endroits intéressants pour leur prouesse d’architecture (ces passages permettaient de tester des technologies et techniques encore inédites à l’époque), pour leur histoire et pour nous permettre de nous évader de l’agitation de la capitale française.